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Windhoek, Etosha et les hautes terres de Namibie

26 septembre 2023

Pour fuir les rigueurs du Namib et du Kalahari, les hommes et les animaux se sont toujours réfugiés sur les hauts plateaux du centre. Perchée au cœur d’un paysage vallonné, Windhoek, la jeune capitale aux allures occidentales, ne fait pas exception. Plus au nord, les parcs nationaux d’Etosha et du Waterberg abritent la grande faune africaine.

Windhoek, une capitale presque sans histoire

Avec 250 000 habitants, Windhoek est le cœur géographique du pays, et le centre économique et culturel. Une demi-journée suffit à en faire le tour. Places, monuments et musées racontent l’histoire de temps coloniaux et d’émancipation.

Centre-ville

Sur Independence Avenue, des immeubles hauts et modernes abritent des bureaux, des banques, de beaux magasins dans lesquels se presse une foule bigarrée. Toutes les couleurs de peaux se croisent sur cette avenue, la plus grande artère commerciale de la capitale. Les rues perpendiculaires forment la zone piétonnière de Post Street.

Là, au pied d’une sculpture moderne présentant 33 fragments de météorites, des étals proposent statuettes en bois et autres artisanats africains. Longeant l’avenue, le Zoopark – ancien zoo – est devenu un jardin public, idéal pour une pause à l’ombre de ficus géants. Bien trop récente pour posséder de vieilles pierres, la capitale a su conserver, en dépit des affrontements coloniaux, quelques bâtiments de ces heures impérialistes.

Christuskirche, Windhoek, Namibie © Wboroma

Christuskirche, Windhoek, Namibie © Wboroma

Christuskirche

Ouverte seulement pour les offices religieux, cette église de style néo-gothique construite en 1907 est impossible à ignorer : son clocher sert de point de repère au centre-ville.

Alte Feste State Museum

Le fort a été bâti pour abriter les régiments allemands de Curt von François, gouverneur de la colonie, dont on peut voir la statue de bronze sur le glacis. Construite entre 1890 et 1892, cette petite forteresse aux murs blanchis est le premier bâtiment de Windhoek. Elle abrite aujourd’hui le Musée national.

Les salles sur les guerres coloniales et sur l’indépendance permettent de mieux comprendre les relations de pouvoir et les jeux d’alliances entre ethnies. Celles consacrées à l’art rupestre, peintures et gravures khoisans, expliquent clairement la réalisation de ces œuvres.

Tintenpalast

Littéralement « palais des encres », l’actuel Parlement était autrefois le siège de l’administration coloniale. Construit en 1913, son surnom lui vient de la lourdeur de l’administration et des litres d’encre utilisés pour les paperasses. Il domine un très joli jardin aménagé dans les années 1930. Les trois statues qui lui font face datent des années 2000. Au centre, Hosea Kutako, considéré comme le père du nationalisme, fut le premier Namibien noir à faire campagne dans les années 1950 aux Nations unies contre l’occupation sud-africaine.

Gare

Datant de 1912, sa belle façade verte et blanche est du plus pur style hollandais du Cap. Son charme d’un autre siècle, ses panneaux aux écrits gothiques et son petit musée, qui retrace toute l’histoire des transports namibiens, sont un petit voyage dans le temps.

Les jardins du Tintenpalast, Windhoek, Namibie © Simon W

Les jardins du Tintenpalast, Windhoek, Namibie © Simon W (CC BY-ND 2.0)

Les environs de Windhoek

Tout autour du centre, la ville se divise en grands quartiers. Khomasdal, Pionerspark ou Auasblick gagnent chaque année sur les collines alentour, mais conservent leur identité, blanche ou noire, riche ou pauvre.

Penduka et Katutura

À une quinzaine de kilomètres du centre-ville, Penduka, « Réveillez-vous  ! », est une coopérative artisanale où 300 femmes de toutes ethnies proposent leurs créations. Pour s’y rendre, on peut traverser Katutura, « le lieu où nous ne resterons pas ». Ce quartier de la capitale fut créé durant l’apartheid des années 1960 pour regrouper tous les Noirs de Windhoek.

Daan Viljœn Game Park

Les habitants de la capitale aiment passer le week-end en famille dans cette réserve. Les collines du parc Daan Viljœn sont peuplées d’élands du Cap, de koudous ou de gnous, et plus de 200 espèces d’oiseaux sont attirées par le lac. Plusieurs sentiers de randonnée permettent de découvrir tranquillement cette faune. Le Rooibos Trail offre un point de vue dominant sur Windhoek.

Femme Herero, Okahandja, Namibie © Thomas Schoch

Femme Herero, Okahandja, Namibie © Thomas Schoch (CC BY-SA 3.0)

Okahandja

A l’origine Nama, cette terre fut envahie au début du XIXe siècle par les Herero, qui en firent leur centre administratif. Chaque année, le week-end le plus proche du 26 août, la ville d’Okahandja célèbre le Maherero Day. Cette manifestation, qui porte le nom d’un leader, commémore les luttes anticolonialistes de ce peuple. Le mémorial à leurs plus grands chefs sur Church Street est le point de départ de longues processions.
Les femmes s’y distinguent par la magnificence de leur costume traditionnel. Vers 1880, en effet, elles adoptèrent la robe longue et bouffante de style victorien portée par les femmes des colons.

Marchés artisanaux

À l’entrée et à la sortie du bourg se tiennent les deux plus grands marchés artisanaux du pays. Une bonne partie du bois est importée de l’extrême nord de la Namibie, du Zimbabwe et de l’Angola.
Ombo Ostrich Farm, au nord d’Okahandjase présente comme une ferme d’élevage. Il s’agit en fait d’un musée vivant de l’autruche. L’occasion d’approcher le plus grand des oiseaux, de connaître quelques-uns de ses cousins et d’apprendre, organes à l’appui, que le globe oculaire de l’autruche est plus gros que son cerveau  !

Rhinoceros, Plateau du Waterberg, Namibie © Martin Burkart

Rhinoceros, Plateau du Waterberg, Namibie © Martin Burkart

Waterberg, refuge des animaux

Cette montagne table, dont les falaises abruptes atteignent 150 m, comporte un sommet plat devenu parc national. Mais, si l’on vient au Waterberg pour sa faune, personne ne peut ignorer le drame qui s’est joué au pied des hautes parois rocheuses. En 1904, le général allemand von Trotha y orchestra le génocide des Herero.

Parc national du Waterberg

Le parc occupe tout le plateau du Waterberg, soit un territoire de 50 km de long sur 16 de large. En 1972, il est créé pour mettre hors de portée des braconniers des espèces devenues rares. L’unique voie d’accès permet une surveillance aisée. Cette même piste est aujourd’hui empruntée pour les safaris-photos. Rhinocéros blancs ou noirs, hippotragues, girafes, guépards ou panthères habitent ce monde perdu. L’une des toutes dernières colonies de vautours du Cap y nidifie.

Randonnées

Mountain View Walk, Kambaembi Walk ou Fig Tree Walk sont quelques-unes des randonnées pédestres qui sinuent, pour quelques heures, le long des contreforts du Waterberg. Il n’est pas rare d’y croiser une troupe de babouins. Au soleil couchant, comme de longs coups de pinceau d’art abstrait sur les parois, les lichens se déclinent en orange, en vert ou en jaune vif, offrant un spectacle magnifique et coloré au visiteur.

Lionceaux, Parc Etosha, Namibie © Tobi

Lionceaux, Parc Etosha, Namibie © Tobi

Parc national d’Etosha, perle de la Namibie

On y accède soit au nord-est par Von Lindequist Gate, qui mène au camp de Namutoni, soit au sud par Andersson Gate, qui conduit au camp d’Okaukuejo.
Le cœur d’Etosha est un immense lac salé, aride et sec. Long de 120 km et large d’une cinquantaine, il ne se remplit qu’à la saison des pluies. Quelques mois durant lesquels des milliers de flamants roses s’y reproduisent. Mais bientôt le soleil a raison des eaux. Le lac redevient une vaste étendue d’argile craquelée, traversée par quelques animaux. Tout autour de ce désert blanc, le parc national couvre une superficie totale de 22 270 km2 de forêt de mopanes, de bush d’acacias et de savane herbeuse.

Pistes d’Etosha

A la saison sèche, de mai à septembre, les animaux se désaltèrent quotidiennement. Ils errent, seuls ou en groupes, à la recherche d’une mare ou d’un marigot. Certaines sources ont été agrémentées d’une pompe, pour fournir de l’eau toute l’année et éviter aux animaux de vadrouiller hors du parc.
Parcourir les pistes d’Etosha, c’est se rendre d’un point d’eau à un autre, couper le moteur de la voiture et prendre le temps d’observer les hésitations des girafes, le bain des éléphants ou encore l’arrivée d’un vieux lion. 340 espèces d’oiseaux, 144 de mammifères, 110 de reptiles et 16 de batraciens rejouent en permanence le cycle de la vie sous les yeux des visiteurs.

Girafe et zèbres se désaltérant à un point d'eau, Parc Etosha, Namibie © Anja Schindler

Girafe et zèbres se désaltérant à un point d'eau, Parc Etosha, Namibie © Anja Schindler

Camps

Dans l’enceinte du parc, trois camps accueillent les visiteurs pour les repas et pour la nuit. Namutoni à l’est, Halali au centre et Okaukuejo à l’ouest proposent des bungalows au confort spartiate mais propres et des emplacements de camping. Une boutique et un bureau du parc complètent les installations.
Dormir dans le parc, c’est vivre Etosha la nuit. Un point d’eau éclairé, juste de l’autre côté de la barrière du camp, attire nombre d’animaux. Et la patience, même dans le froid, est toujours récompensée par la venue d’un troupeau d’éléphants et de quelques rhinocéros noirs ou par le ricanement d’une hyène.

Les points d’eau

Voici une sélection parmi la quarantaine de points d’eau accessibles aux visiteurs. Les lions se dissimulent parfois autour d’Okondeka. Ombika est idéal : en arrivant pour se familiariser et en partant pour un dernier regard sur les herbivores. En fin de journée, oryx, zèbres et springboks stationnent parmi les voitures sur le parking de Gemsbokvlakte. A Olifantsbad, les chanceux verront des lions croiser des éléphants.
Les deux mares de Goas, rendez-vous de toute la faune, dessinent l’un des plus beaux tableaux naturalistes du parc. Les éléphants solitaires fréquentent Batia. Les girafes, les élands et les zèbres se regroupent à Chudop. A Klein Namutoni, il y a souvent foule. Entre les deux palmiers de Twee Palms, quelques éléphants se désaltèrent sur fond de désert blanc.

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